L’estocador

Notre revue, toujours soucieuse de vulgariser et démocratiser les évènements culturels, a rendu visite au célèbre toréador Pablo Picasso. Le maître de l’estocade – aujourd’hui à la retraite – nous a reçus avec simplicité dans une modeste dépendance du château de Vauvenargues, où il continue à s’entraîner régulièrement, afin de préparer son grand retour à la corrida. Nul doute que les « aficionados » lui réserveront un triomphe.

L’envol d’Icare

Échappée belle dans une galerie de Venise. C’était il y a longtemps, avant que l’ancienne « Cité des Doges » ne devienne un parc d’attraction pour les monstrueux bateaux de croisière. Charles Aznavour n’a pas fini de chanter « Que c’est triste Venise ».

Fausse adresse

À l’hôtel de Djibouti, elle a demandé la chambre d’Arthur Rimbaud, on lui a proposé celle de Saint-Exupéry (qui n’y était jamais venu) et elle a préféré celle de Henry de Monfreid, qui était une cellule de la prison, où elle a passé une nuit tranquille en compagnie des gardiens abrutis par la mastication de khat.

Portrait de jeunesse

Il s’agit de Thelma Ritter, célèbre actrice américaine de seconds rôles dans les années 50/60. Elle a tourné avec les plus grands réalisateurs d’Hollywood, tels que : Hitchcock, Hathaway, Cukor, Fuller, Capra, Huston etc … Mais compte-tenu de son âge assez avancé et de son physique quelconque, elle n’a joué que des mémères, faire-valoir des vedettes en titre. Ce n’est donc d’un portrait imaginaire. Pour les cinéphiles, son rôle le plus marquant a été dans « Fenêtre sur cour » de Hitchcock, où elle était l’infirmière revêche de James Stewart, un photographe immobilisé dans un fauteuil roulant, à la suite d’un accident, et ayant une relation amoureuse avec Grace Kelly, au « sex appeal » irrésistible.

Vieille photo

La ferme de Christina Olson dans le Maine. Christina est devenue l’héroïne iconique du célèbre tableau d’Andrew Wyeth, « Le Monde de Christina », peint en 1948 et que l’on peut voir au Museum of Modern Art de New-York, depuis 1949. La proximité des dates, démontre que contrairement à la France, où nul n’est prophète en son pays, aux USA les vrais talents sont rapidement reconnus. Après, il y a aussi des truqueurs comme chez nous qui profitent de leur renommée aux « states » pour nous refiler leur camelote, mais il faut reconnaître qu’en grande majorité les talents reconnus outre-Atlantique le méritent. Dans le cas précis d’Andrew Whyeth, c’est un grand peintre américain.

Le chemin de fer

Au delà de l’horizon, l’énigmatique Désert des Tartares que Giovanni Drogo, le héros du roman de Dino Buzzati, aura attendu durant toute sa vie militaire depuis le fort Bastiani. Un livre qui parut en décembre 1949 en Italie et que mon père, qui avait déjà traduit plusieurs nouvelles de Buzzati et Moravia pour les pages culturelles du Monde, voulait traduire. Mais l’éditeur français lui a préféré un traducteur plus connu et surtout plus « parisien ». Que cela ne vous empêche pas de lire ce chef-d’œuvre, d’une grandeur exceptionnelle dans la littérature mondiale.