
Ouvre les yeux !

Ouvre les yeux !

Il avait oublié depuis combien de temps il était au pénitencier et quand il devrait en sortir.

… toujours de banane. À défaut d’être original, cela reste le souvenir d’un petit déjeuner en agréable compagnie.

… de banane. Cela aurait pu être le titre d’un roman policier, mais c’est littéralement plus prosaïque. Elle était en forme et appétissante.

La maison du charbonnier. Ça s’appelle un dessin plus que simplet, mais qui figurerait honorablement dans certains livres pour enfants, où les auteurs ne se cassent pas trop. Ici au scannage le fusain a charbonné, résultat les brins d’herbe que j’avais amoureusement dessinés ont disparu dans une bouillie noirâtre du plus mauvais effet.

Marais salant abandonné en petite Camargue.

Avec internet, c’est tombé en désuétude. Dommage pour les collectionneurs de timbres qui voyageaient par l’imagination.

Pochade sur une chute de papier grande comme un timbre-poste, à l’origine destiné à finir à la poubelle. Sans objectif de résultat, c’est plutôt encourageant. Pour éclairer nos hypothétiques jeunes lecteurs, nous devons préciser qu’un « timbre-poste » était une petite vignette imprimée que l’on collait sur l’enveloppe d’une lettre pour payer son port et sa livraison par un facteur. Encore fallait-il avoir quelque chose à dire et savoir l’écrire. Aujourd’hui à l’époque du SMS et de l’inintelligence artificielle ce concept des siècles passés est devenu sans objet.

C’est ainsi que la surnommaient – dans son dos – ses meilleures amies. Bien sûr à cause de son profil relevé, mais surtout à cause du ton péremptoire et criard qu’elle employait pour s’adresser à son mari, lequel semblait y être indifférent. Mais c’était trompeur, car un jour il disparut du domicile conjugal. Depuis « la trompette » s’est retrouvée seule à expectorer de pathétiques couacs vengeurs contre l’implacable destinée.

Elle avait toujours parlé pour ne rien dire, alors ses parents, désespérés, en ont fait une avocate. Particulièrement habile dans le brassage du vide, elle se fait payer fort cher et elle a vite appris à caresser les médias dans le sens du poil. La vacuité insigne des ses propos, dans et hors du prétoire, lui permettent d’aspirer légitimement à de hautes fonctions politiques.