La patronne

Il avait réservé par internet et n’avait donc eu aucun contact direct avec la propriétaire de la maison, dont il s’était imaginé qu’il s’agissait d’une veuve d’un âge respectable. Il fut donc très agréablement surpris, lorsqu’en fin d’après-midi elle rentra de la plage, légèrement vêtue. Et quelques lignes d’un conte de Maupassant lui revinrent en mémoire.

« Mme (Huissier) avait quarante ans environ (…). Elle avait une poitrine superbe, la gaillarde, ferme, blanche et grasse, un peu grosse peut-être, mais tentante à faire passer des frissons dans le dos. »

Son séjour dans l’île se présentait sous les meilleurs auspices.

Dans la place

En son absence, la propriétaire lui avait laissé la porte ouverte et des instructions pour s’installer. Il s’est engagé dans l’escalier plutôt vétuste, afin de gagner sa chambre au dernier étage. Le soleil qui était revenu, donnait un air de gaieté à l’antique demeure.

La Maison Huissier

On l’avait prévenu, même en cette période de l’année, le temps dans l’archipel était extrêmement changeant. Et quand il est arrivé à la maison, il finissait de tomber une pluie de grêlons. La vieille demeure est apparue assez lugubre. Il s’est alors souvenu qu’en anglais, « huissier » se disait « usher » et il a pensé à Edgar Poe, un de ses écrivains préférés.

Un été dans l’île

Il était arrivé en milieu d’après-midi par le bateau, ce qui n’est ni surprenant ni original pour aller dans une île. Cela aurait pu être par avion ou à la nage, mais par avion c’est trop près et à la nage trop loin. Une fois débarqué, il avait dû continuer à pied le long des plages en direction de son lieu d’hébergement. Dans le ciel des nuages de crème chantilly caressaient lentement le tapis herbeux recouvrant le haut des falaises.