Événement phénoménal

Le rocher de  Kjeragbolten en Norvège qui, depuis plusieurs  dizaines de milliers d’années – on ne sait pas avec précision car aussi inconcevable que cela puisse paraître aux jeunes générations qui sont nées avec un smartphone à la place du cerveau, l’époque de la glaciation de Würm se situe entre  -70 000 et – 12 000 ans – donc ce rocher qui jusqu’alors était coincé dans une anfractuosité rocheuse dominant le fjord de Lyse, s’est envolé aujourd’hui pour Bethléem en Palestine. Le célèbre caillou et son pilote, devraient arriver à destination au début du mois de janvier, en même temps que les rois-mages qui eux sont partis depuis plus longtemps car ils se déplacent à dos de chameau. La rédaction souhaite un bon voyage aux valeureux pèlerins.

Celui qui attend

Le soleil se couche. Les étoiles glissent sur le ciel de la nuit. Bien loin clignote une lueur. C’est une autre fusée qui arrive, laissant un sillage rouge dans l’espace. Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits. Comme une haleine dans une gorge de pierre. Là-haut j’aperçois les froides étoiles de la nuit et celles du matin. J’aperçois aussi le soleil et parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment pourrais-je dire ce que je suis quand moi-même je l’ignore?

J’attends – c’est tout.

Ray Bradbury – Les machines à bonheur

Chronique vénusienne

Dans la cuvette d’Artémis couronnée d’un chaîne de volcans crachant des nuages d’acide sulfurique, le module d’exploration avançait en vacillant sous la formidable pression qui sollicitait toute la puissance de ses générateurs Panhard et Levassor.  Enfermés depuis trois jours dans l’habitacle, le pilote et le navigateur, même s’ils s’étaient portés volontaires, se demandaient si les ingénieurs avaient sérieusement prévu les conditions extrêmes qui régnaient sur la planète… Vénus, précision pour ceux qui auraient déjà perdu le fil de l’histoire.

Carte postale

Sud-ouest de Madagascar, au lever du jour, départ en mer des pêcheurs de l’ethnie Vezo, qui pratique un nomadisme saisonnier lié aux ressources maritimes. Les couleurs ne sont exagérées, dans la réalité c’était encore plus ocre. Allez vérifier du côté de l’île de Nosy-Vé en face d’Anakao. Là-bas flotte un parfum de bout du monde, paradisiaque.

Recette d’atmosphère

Vous prenez quelques traits libres d’encre à la plume, que vous mélangez à des taches d’aquarelles hâtivement posées au pinceau. Vous disposez le tout sur un papier adéquat légèrement humidifié. Vous laissez sécher naturellement le tout et servez à la température ambiante, de préférence à la fin d’un repas copieusement arrosé. Le chef-d’œuvre n’en sera que plus apprécié.

L’amour dans l’après-midi

C’est le titre d’un tableau du célèbre (seulement aux USA) peintre nord-américain Andrew Wyeth (1917 – 2009) que l’on peut qualifier de régionaliste et (hyper)réaliste. L’original à la tempéra est évidemment beaucoup plus beau que mon gribouillage à la plume et à l’aquarelle. Mais si je pratiquais la tempéra, encore faudrait-il que j’en sois capable et cela me prendrait tant de temps, que je ne produirais qu’une ou deux images par an, ce qui serait très insuffisant pour alimenter le blog. Enfin une dernière remarque sur l’idéologie et le contenu du tableau, si Mr Wyeth se livrait ce jour-là aux choses de l’amour, 1er il ne pouvait pas en même temps peindre la fenêtre et 2ème il valait mieux qu’il la fermât (la fenêtre) pour ne pas alerter les voisins et ne pas faire s’enrhumer sa partenaire. Cela eût été plus galant. Résultat, sa femme en est morte d’une pleurésie 60 ans plus tard.

Mode paramilitaire

Le bellâtre latino qui posait dans le catalogue, n’avait jamais dû approcher un authentique militaire ni même avoir la moindre notion de la réalité de la vie à l’armée. C’est sûr que le jeune premier, genre Rudolph Valentino, ne devait pas sentir le sable chaud mais plutôt le déodorant de supermarché. Mais les photos étaient sympas et les auxiliaires féminines agréablement carrossées. Alors pourquoi s’en priver ?

Le prototype

Sortie d’usine du module d’exploration conçu par la Compagnie Astropostale pour la conquête de la planète Vénus. Cet engin biplace, de fabrication 100% française, permettra, grâce à une solidité et une fiabilité à toutes épreuves, aux valeureux explorateurs de se déplacer en toute sécurité dans un environnement particulièrement hostile. En effet la douce Étoile du berger dont la température peut atteindre + 480°C, est de plus environnée d’une atmosphère de gaz carbonique dans laquelle flottent des nuages d’acide sulfurique et sous une pression 92 fois plus forte que sur la Terre. Nul doute  que les instances astronautiques parviennent à recruter de courageux volontaires. Pour faire acte de candidature, il est possible de s’adresser à notre rédaction qui transmettra.