Décoincer les zygomatiques

Le succès du genre « manga » est proportionnel à son indigence intellectuelle. Les intrigues sont médiocres et les dialogues débiles. Les personnages s’agitent hystériquement en ouvrant démesurément la bouche pour que le lecteur comprenne qui parle. Les éditeurs en français pourraient faire l’économie des traductions qui aggravent la catastrophe. Au moins en japonais, c’est comme le cinéma muet, on a l’illusion qu’il y a une histoire que l’on essaie de deviner. Cela fait travailler les méninges et même si on se trompe, cela sera toujours meilleur que l’original.

Idéologie manga

À la différence de la France, où le lectorat des mangas est majoritairement composé d’adolescents boutonneux et prépubères en mal de sociabilité, au Japon la lecture des mangas est une affaire sérieuse. Elle est pratiquée quotidiennement par des cadres dynamiques qui passent ainsi le temps des transports en commun en s’évadant dans des histoires sentimentales à l’eau de rose (ou de saké), dont ils ne sont pas dupes. Car ils savent que les jeunes et graciles héroïnes, sont en réalité des femmes mûres qui les attendent le soir à la maison avec des préoccupations prosaïques qui ne les font pas rêver. Mais quoique déçus, après leur lecture, ils déposent délicatement les mangas dans les corbeilles à papier prévues à cet effet. C’est en les voyant agir ainsi, qu’on réalise que l’on est vraiment très loin de la France.

Beauté charbonneuse

Cette image où le noir est plus important que le blanc, se réfère aux premières photos en noir&blanc, colorisées par nécessité technique. Pour jouer aux artistes, des photographes actuels s’en sont largement inspirés, souvent en ignorant qu’ils reprenaient une esthétique née avec le mouvement « pictorialiste » qui s’est développé entre 1890 et 1914. En France, son plus important représentant fut Robert Demachy (1859-1936) qui a dit à propos de ces images : « Peut-être nous accusera-t-on d’effacer ainsi le caractère photographique ? C’est bien notre intention. »

Brouette chinoise

Ce commode outil de terrassement a été particulièrement utilisé et apprécié pendant la fameuse « Longue Marche », ce périple de plus d’un an mené par l’Armée populaire de libération de la Chine et les membres du parti communiste chinois. Le dictateur Mao-Tsé-Toung, qui n’hésitait pas à donner l’exemple, en était très friand et en consommait plusieurs par jour (et par nuit).

Des nouvelles du Kamtchatka

Sur cette photo, dont nos nombreux et fidèles lecteurs voudront bien excuser la mauvaise qualité, on voit l’honorable correspondant du « monde libre », à l’œuvre dans la vastitude glacée du Kamtchatka qui, rappelons-le, a une superficie de 270 000 km2 pour une population d’environ 330 000 habitants, soit une densité de 1,2 habitant/km2. Il y a donc de la place pour cacher bien des secrets.

Une arme secrète

Les services secrets du monde libre, ont réussi à se procurer des photos d’un prototype de planeur hypersonique russe. Cet étrange aéronef dont le nom de code serait « Bumerang » (traduction boomerang), aurait l’hiver dernier fait un atterrissage forcé sur un lac gelé de la péninsule du Kamtchatka où, comme chacun le sait, les Russes y ont une base secrète dans les environs de Petropavlovsk. Pour les lecteurs qui l’ignoreraient, le « monde libre » c’est chez nous et le « monde pas libre » c’est chez les autres.

Fenêtre sur cour

Avec la chaleur qui vient de nous tomber dessus, la jeune et, après examen, plutôt jolie voisine se met franchement à l’aise sur son balcon, au vu et au su du voisinage. Elle sait qu’on la voit et nous savons qu’elle le sait. Ainsi le soir, se joue l’intrigue du célèbre film d’Hitchcock, « Rear window », dont De Palma s’est brillamment inspiré pour son film « Body double ». Ce n’est pas moi qui irai me plaindre auprès du syndic de copropriété, car elle est majeure et elle assume, le voisinage aussi.

Bien ficelée

Le « Kinbaku » (ligotage) est une pratique sadomasochiste qui au Japon est considérée comme l’art d’attacher de façon érotique. Cette technique d’immobilisation est aujourd’hui encore enseignée aux policiers sous le nom de « Taihojutsu »(art de l’arrestation), une synthèse des arts martiaux créée au milieu des années 1940, spécialement pour les besoins d la police japonaise. L’enseignement du taihojutsu authentique, n’est pas accessible à la population civile. Ce sont les femmes des policiers qui doivent apprécier.