Une partie de campagne

« Grande, mince de taille et large des hanches, elle avait la peau très brune, les yeux très grands et les cheveux très noirs. Sa robe dessinait les plénitudes fermes de sa chair qu’accentuaient encore les efforts des reins qu’elle faisait pour s’enlever. »

Guy de Maupassant

Photogramme 2

Image toujours inspirée par le film de Jean Renoir. Ceux qui n’ont jamais voyagé avec des locomotives à vapeur, ne peuvent réaliser la puissance d’évocation de ces formidables titans mécaniques, avec avant le départ, le fascinant spectacle du rituel des cheminots qui allaient dompter le monstre. Et puis si sur le parcours, il y avait eu des tunnels, on emportait sur soi, le souvenir charbonneux de cet extraordinaire voyage. À chacun sa « madeleine de Proust ».

Photogramme

Image inspirée du célèbre film de Jean Renoir « La Bête humaine » (tourné en 1938), lui-même adapté du chef-d’œuvre de Zola. Dans le dépôt ferroviaire, l’esthétique du film a été influencée par les célèbres tableaux de la gare St-Lazare peints par Claude Monet, lui-même contemporain et ami de Pierre-Auguste Renoir, le père de Jean. Le lien du génie créatif a été transmis.

Décoincer les zygomatiques

Le succès du genre « manga » est proportionnel à son indigence intellectuelle. Les intrigues sont médiocres et les dialogues débiles. Les personnages s’agitent hystériquement en ouvrant démesurément la bouche pour que le lecteur comprenne qui parle. Les éditeurs en français pourraient faire l’économie des traductions qui aggravent la catastrophe. Au moins en japonais, c’est comme le cinéma muet, on a l’illusion qu’il y a une histoire que l’on essaie de deviner. Cela fait travailler les méninges et même si on se trompe, cela sera toujours meilleur que l’original.

Idéologie manga

À la différence de la France, où le lectorat des mangas est majoritairement composé d’adolescents boutonneux et prépubères en mal de sociabilité, au Japon la lecture des mangas est une affaire sérieuse. Elle est pratiquée quotidiennement par des cadres dynamiques qui passent ainsi le temps des transports en commun en s’évadant dans des histoires sentimentales à l’eau de rose (ou de saké), dont ils ne sont pas dupes. Car ils savent que les jeunes et graciles héroïnes, sont en réalité des femmes mûres qui les attendent le soir à la maison avec des préoccupations prosaïques qui ne les font pas rêver. Mais quoique déçus, après leur lecture, ils déposent délicatement les mangas dans les corbeilles à papier prévues à cet effet. C’est en les voyant agir ainsi, qu’on réalise que l’on est vraiment très loin de la France.

Beauté charbonneuse

Cette image où le noir est plus important que le blanc, se réfère aux premières photos en noir&blanc, colorisées par nécessité technique. Pour jouer aux artistes, des photographes actuels s’en sont largement inspirés, souvent en ignorant qu’ils reprenaient une esthétique née avec le mouvement « pictorialiste » qui s’est développé entre 1890 et 1914. En France, son plus important représentant fut Robert Demachy (1859-1936) qui a dit à propos de ces images : « Peut-être nous accusera-t-on d’effacer ainsi le caractère photographique ? C’est bien notre intention. »

Brouette chinoise

Ce commode outil de terrassement a été particulièrement utilisé et apprécié pendant la fameuse « Longue Marche », ce périple de plus d’un an mené par l’Armée populaire de libération de la Chine et les membres du parti communiste chinois. Le dictateur Mao-Tsé-Toung, qui n’hésitait pas à donner l’exemple, en était très friand et en consommait plusieurs par jour (et par nuit).

Des nouvelles du Kamtchatka

Sur cette photo, dont nos nombreux et fidèles lecteurs voudront bien excuser la mauvaise qualité, on voit l’honorable correspondant du « monde libre », à l’œuvre dans la vastitude glacée du Kamtchatka qui, rappelons-le, a une superficie de 270 000 km2 pour une population d’environ 330 000 habitants, soit une densité de 1,2 habitant/km2. Il y a donc de la place pour cacher bien des secrets.