Tôt le matin, sur l’autoroute A9 en direction de Perpignan.
Dernier acte
Sur l’écran géant du centre de contrôle de Kaliningrad, les navigateurs assistaient impuissants à l’agonie de la forteresse-toupie.
Touché !
Se faufilant dans l’herbe haute qui oscillait sous le vent, le requin-torpille avait réussi à échapper à la vigilance des guetteurs et avait frappé une forteresse-toupie.
Alerte !
Dans le sifflement caractéristique de son moteur 6-cylindres en ligne Hispano-Suiza, un requin-torpille qui était tapi dans les hautes herbes, lance son attaque foudroyante.
Herbeuse
Dérivant sur un récif euclidien, des éclaireurs scrutaient la Grande Prairie, à la recherche des requins-torpilles qui se cachaient dans les hautes herbes.
Indochine
Sous les énormes nuages au ventre teinté de soufre, la vallée n’est plus qu’une grande coulée sombre dans laquelle on distingue seulement le trait sinueux de la Nam La.
Pierre Schoendoerffer – La 317ème section
Déshabillage
Par la fenêtre de la salle de bains, la vision était très embuée, mais on apercevait néanmoins l’essentiel qui n’était pas à dédaigner.
Réfraction
Les premiers rayons du soleil transformaient la rosée du matin en myriades d’aiguilles de cristal.
Loin
Au portail de clôture, on ne voyait pas encore la maison, mais deux hêtres majestueux marquaient la vastitude du domaine.
La photo ratée
On aimerait en rater souvent comme ça. C’est cette photographie prise en 1913 au Grand Prix de l’Automobile Club de France, qui a rendu J-H Lartigue mondialement célèbre mais seulement en 1963 (il avait alors 69 ans), après sa parution (avec d’autres) dans le magazine américain Life. A la suite du soudain et très exagéré engouement des américains, les français se sont crus obligés de ne pas être en reste et ont choyé (jusqu’à sa mort à l’âge de 92 ans) la nouvelle gloire artistique nationale. Lartigue n’était pas un grand photographe loin de là, mais un homme sympathique issu d’une des familles les plus riches de France et qui n’ayant jamais eu besoin de travailler avait depuis son enfance occupé ses journées à photographier, en dilettante, les loisirs et les plaisirs de son monde de nantis pendant la Belle époque et les Années folles. Soyons indulgents, son « œuvre » photographique est seulement le témoignage intéressant d’un monde d’artifices, à jamais révolu.