Et la lune toujours brillante…

« Il faisait si froid quand ils sortirent pour la première fois de la fusée dans la nuit, qu’il se mit à ramasser le bois sec martien et à construire un petit feu. (…) À la lueur des flammes montant dans l’air ténu de cette mer desséchée de Mars, il regarda par-dessus son épaule et vit la fusée qui les avait tous amenés, (…) à travers un néant noir et silencieux rempli d’étoiles pour atterrir sur un monde irréel et mort. »

Ray Bradbury

La troisième expédition 2

« Et nous voilà tous, ce soir, dans des maisons variées, dans des lits isolés, sans armes pour nous protéger et la fusées reste vide au clair de lune. Ne serait-ce pas terrifiant de découvrir que tout ceci entre dans un vaste plan édifié par les Martiens pour nous diviser, nous conquérir et nous tuer ? »

Ray Bradbury

La troisième expédition

« La foule, sur la piste de lancement d’Ohio, avait poussé des acclamations; les mains s’étaient tendues frénétiquement dans le soleil; la fusée avait craché d’immenses fleurs rutilantes et disparu dans le ciel, entamant la troisième croisière vers Mars ! »

Ray Bradbury

Le contribuable 2

« On l’écarta de force. Il se débattait comme un diable. Ils claquèrent la porte du car de police et l’emmenèrent dans le jour naissant, le visage collé à la vitre arrière, et juste avant que la sirène de la voiture s’élevât au sommet d’une côte, il vit la flamme rouge, entendit le grondement puissant et sentit la déflagration de l’air, tandis que la fusée argentée décollait et abandonnait un banal lundi matin sur la banale planète Terre. »

Ray Bradbury

Le contribuable

« Ils se moquèrent de lui à travers le grillage. Il n’avait sûrement pas envie partir pour Mars, dirent-ils. Ne savait-il pas que la première et la seconde expédition avaient échoué, disparu, que les hommes y étaient sans doute restés ? »

Ray Bradbury

Les hommes de la Terre

« La fusée, posée sur la petite colline ensoleillée, ne disparaissait pas. Quand les habitants la découvrirent à la chute du jour, ils se demandèrent ce que c’était. Personne ne savait. Aussi fut-elle vendue à un marchand de ferraille et remorquée pour être envoyée à la casse. Il plut sans discontinuer toute cette nuit-là. Le lendemain, il faisait beau et chaud. »

Ray Bradbury

Le rêve d’Ylla

« Le petit jour était froid dans la pièce. Toujours étendue, Ylla baignait dans une lueur grisâtre. – De quoi as-tu rêvé? Elle dut réfléchir un instant pour se souvenir. – De cette machine. Elle arrivait encore une fois du ciel, et atterrissait. Le géant en sortait et venait me parler. Il plaisantait avec moi en riant. C’était très agréable. »

Ray Bradbury

Ylla

« Alors la chose se produisit. Une chaleur d’incendie traversa l’atmosphère, un son modulé, rugissant, et dans le ciel, un reflet métallique. Ylla poussa un cri. Elle bondit entre les piliers et ouvrit une porte toute grande. Elle regarda les montagnes. Mais il n’y avait plus rien. »

RayBradbury

L’été de la fusée

« La fusée, sur sa plate-forme de lancement, crachait des tourbillons de flammes roses dans une chaleur torride. La fusée, dressée dans cette matinée glacée d’hiver, à chaque pulsation de ses puissants tubes d’échappement, créait un nouvel été. »

Ray Bradbury

La valise martienne

C’est dans une maison abandonnée de Waukegan (état de l’Illinois) qu’a été récemment découverte une valise contenant le manuscrit original des « Chroniques martiennes » de Ray Bradbury (1920 – 2012) écrivain américain d’anticipation, qui s’est toujours défendu d’écrire de la science-fiction, car il se préoccupait peu de la réalité scientifique. Son œuvre met en exergue la survie spirituelle de l’humanité s’opposant au matérialisme de la société. Le livredes célèbres chroniques de la planète Mars a été publié en 1950. L’auteur visionnaire a parfaitement relaté, de manière poétique et quasi-prémonitoire, la tentative et l’échec de la conquête de la planète rouge. N’en déplaise aux hommes d’affaires aussi audacieux que mercantiles..