Beau geste

Après ça va se gâter. Ce sauvage, comme d’habitude, va rater la balle et arracher une énorme escalope de gazon. Ce manque éhonté de respect pour la fameuse étiquette, ne manque pas, à chaque fois que ce fou furieux déboule sur le green, de choquer les autres joueurs qui se sont (psychologiquement) enfoncés un parapluie dans le cul, pour faire plus britanniques. Cela me rappelle l’époque où je me suis essayé au golf, heureusement je me suis vite enfui de ce meilleur des mondes.

Le buste

Ce fut le surnom évocateur de l’actrice américaine Jayne Mansfield (1933-1967) qui, grâce  ou à cause à de ses mensurations exceptionnelles (102 – 53 – 91 pour une taille de 1,68 m), fit une éphémère carrière de blonde explosive à Hollywood, après avoir débuté en posant pour le magazine Playboy. Reléguée à faire de la figuration dans des cocktails et pour des calendriers, elle mourut décapitée dans un accident de la route. A posteriori, des esprits charitables prétendent que son Q.I. était de 163, qu’elle était très cultivée, parlait cinq langues et jouait du piano ainsi que du violon classique.

Vénus anadyomène

Sur la plage de Réthimnon en Crète. La Vénus surgie des eaux, est un thème artistique courant de la peinture occidentale, issu de la mythologie gréco-romaine. Dans le désordre, et sans que cela soit exhaustif, les vases grecs, les fresques romaines, ainsi que de nombreux maîtres du passé, Boticelli, Titien, Ingres, Gérome et d’autres artistes plus contemporains ou des photographes comme Clergue, ont célébré la beauté de la femme associée à l’eau. Rimbaud s’est même fendu d’un poème trempé dans les égouts, cela n’étonnera personne car il détestait les femmes, et qui dresse le portrait repoussant d’une vieille prostituée. Pour en revenir au précédent article sur la nécessaire maîtrise du dessin d’anatomie, la représentation du modèle de cette image, est évidemment d’une facture volontairement non classique et non réaliste.

Balcon sur la mer

Quelque part dans le sud de la Corse. Exercice ludique de dessin en perspective, à trois points de fuite, qui sont assez fastoches à trouver. On vous aide, suivez les lignes du carrelage pour les points de fuite horizontaux et celles de la porte-fenêtre avec le volet pour le point de fuite vertical, qui donne l’effet de plongée. Le crayon est assez content de lui, car il a dessiné sans tracer les points de fuite qu’il a retrouvés globalement à la bonne place, une fois le dessin terminé. Un passé de dessinateur de plans d’architecte, ça aide. La maîtrise de la perspective et de l’anatomie, sont indispensables à la pratique du dessin réaliste d’illustration. Il faut en connaître les règles pour pouvoir les transgresser.

Les héros ne sont pas fatigués

La dernière aventure authentique de l’inoxydable Professeur Mortimer et du sémillant Capitaine Blake, s’est terminée au Japon où les deux héros de la BD franco-belge, lassés de la médiocrité des scénarios que proposaient les plumitifs patentés ayant succédé à leur créateur, ont décidé de rester pour faire carrière dans la BD manga. Mais pour avoir l’air de crédibles héros dans ce genre fort prisé à Cipango, les deux old fellows ont dû se faire agrandir démesurément les yeux. Le résultat n’est pas franchement réussi, le professeur a l’air d’un niais et le capitaine de ce qu’il est, un poivrot. Avec fair play, souhaitons quand même, bonne chance aux deux vénérables représentants de la perfide Albion.

Faire du Manga

Sans le savoir, comme Mr Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme, à propos de la prose. A gauche, un personnage de type standard, dans le style BD franco-belge, avec des yeux normaux traduisant un certain désabusement du héros sérieux et solide, qui en a déjà beaucoup vu, au cours de ses palpitantes aventures. A droite, le même dont les yeux ont été remplacés par des boules de billard, conférant au regard ce côté halluciné de celui qui a fumé la moquette, ce qui donne au personnage le style caractéristique de la  BD japonaise. On est néanmoins plus dubitatif sur l’équilibre et la santé mentale du héros, dans ce pays où les gens ont normalement les yeux bridés.

Plage mer et soleil

Adrien et Anaïs (qui ne sont pas les enfants de Jean-Marcel Proust) toujours du côté de Biarritz. En prenant la photo, je ne l’ai pas remarqué, mais sur la blancheur des vagues, le hasard des couleurs des planches, formait notre drapeau national. Comme quoi, la photo peut être un agréable outil pour éveiller le regard.

Joconde vintage

Par leurs nombreux courriers, nos fidèles lecteurs, nous ont fait part de leur curiosité et de leur intérêt pour la technique photographique avec un Brownie Box. Cet appareil fabriqué par la sté Eastman Kodak, à partir de 1900, était à l’origine une boîte en carton qui, dans les années 1920/30, a été remplacée par un boîtier en bakélite. Il était équipé d’un objectif à ménisque de Wollaston, un simple lentille convergente avec un diaphragme, mais sans aucun procédé de correction optique, ce qui se traduisait par de fortes aberrations chromatiques  et géométriques. Il utilisait un film au format 120, lancé par Kodak en 1901, et qui délivrait des images  de dimensions 6×7/6×9 cm. Sur le boîtier il devait y avoir un moyen rudimentaire d’adapter, de façon pifométrique, la fermeture du diaphragme à la luminosité ambiante. La plupart du temps, les images obtenues étaient plus ou moins floues et souvent surexposées ou sous exposées. Mais tous ces défauts étaient sans importance, car ce qui comptait, c’était la permanence du souvenir des instants heureux.

La Boîte magique

L’appareil photo Kodak Brownie Box, fabriqué de 1900 à 1980. Génialement conçu pour l’époque, simple d’emploi et commercialisé à l’origine au prix de un dollar, il s’adressait à tout-un-chacun et a remporté un succès planétaire mérité. Dans son célèbre article Künstlerische Kodakgeheimnisse (Secrets artistiques de Kodak) écrit en 1908, et que toute personne, un peu cortiquée, a évidemment lu, le critique d’art, d’architecture et d’urbanisme, Joseph-August Lux (1871-1948) saluait le potentiel culturel du Brownie. Il considérait que le faible coût de l’appareil, le rendant accessible à tous,  » inciterait à documenter le quotidien, procurant par là une certaine stabilité, face aux mutations induites par la modernité « . Saluons la clairvoyance intellectuelle de cet esprit visionnaire ! On est en plein dedans. Pour les amateurs de photo, la rédaction vous conseille ce livre de Lux, Die Kunst des Amateurphotographen (L’art du photographe amateur), publié en 1910 et toujours d’actualité.