Pour passer le temps, un paysage de science-fiction très conventionnel. En orbite autour d’une étoile lointaine, un vaisseau interstellaire beau comme une tondeuse à barbe, une navette fuselée comme un suppositoire et le plus réussi, une ceinture d’astéroïdes qui ressemble à une cargaison de patates répandue sur la chaussée. Même au festival de Bayreuth, où pourtant on n’y fait pas dans la dentelle , ils n’ont pas de décor aussi nébuleux.
Moulin-à-paroles
Encore un produit-vedette de la marque Moulintox. Cet article également très prisé des politiques, journalistes et autres pseudo-experts, peut devenir une redoutable arme de propagande entre des mains habiles. Malgré une mécanique complexe, avec de la pratique, son maniement se révèle aisé et le retour sur investissement est assuré. Ce produit étant souvent associé avec celui de la page précédente, le fabricant fait actuellement une promotion pour l’achat groupé du moulin-à-idées et du moulin-à-paroles.
Moulin-à-idées
Presser fortement pour obtenir la substantifique moelle. L’un des produits-phares de la célèbre marque, bien française, Moulintox. L’indispensable des politiques, journalistes et experts en tous genres. Existe en plusieurs coloris, qui ne sont pas sans influence sur le résultat.
Énigme en Égypte
Le célèbre archéologue et détective allemand, Herr Doktor Schäfefhund (chien berger), dit Rintintin, accompagné de son fidèle factotum Miloud, examine avec attention les hiéroglyphes du temple d’Edfou qui, comme tout le monde le sait, date de l’époque ptolémaïque, ayant été construit par le pharaon Ptolémée Évergète 1er en 237 avant J.-C. Il pourrait donc renfermer des informations pour retrouver le mythique trésor d’Alexandre-le-Grand. Ce dessin m’a fait transpirer, d’abord le tracé des lignes de fuite pour la perspective, ensuite la laborieuse gravure des hiéroglyphes et enfin la plume qui s’est mise à baver, résultat deux cavités – non prévues et que j’ai eu la flemme d’effacer – sur la façade du temple, mais l’ensemble parait crédible.
Attention à la vague
Surprise incognito, sur la plage de Banyuls-sur-Mer, un ancien modèle d’Aristide Maillol, enfant du pays et l’un des sculpteurs les plus célèbres du XXème siècle qui magnifia la beauté du nu féminin par la perfection des formes jusqu’à l’épure. C’est du lourd et ça se voit !
Dans la boîte
A sa mort, le peintre Picasso était criblé de dettes à cause des pensions alimentaires de ses nombreuses maîtresses. Ses héritiers, des bons-à-rien qui ne connaissent pas le mot travail, n’ayant pas voulu entamer le butin pictural pour payer les obsèques, ont vendu la tête de l’artiste aux musées français. L’opération d’embaumement et de réduction de la tête, a été effectuée par un spécialiste, un taxidermiste péruvien, originaire de l’ethnie Jivaro (ou Xibaro) qui vit dans les forêts de la haute Amazone. Le résultat est particulièrement réussi, à part peut-être les couleurs pas très naturelles, mais qui rappellent certains tableaux du maître Pablo. Aujourd’hui on peut donc admirer la tête du peintre, protégée par un élégant cube de verre, au merveilleux musée La Piscine de Roubaix qui est un lieu au demeurant exceptionnel.
Portrait en pied
Ou presque, car même si elle avait une jolie tête et des pieds mignons, ce n’était pas le but de la manœuvre. Image d’après une photo prise avec une chambre 8 x 10 pouces (20 x 25 cm). C’était plutôt encombrant, mais à ce format-là, il n’y avait pas besoin d’agrandisseur, on faisait les tirages directement par contact. Le piqué était impressionnant.
Casus belli
La pin-up de combat, devait avoir une tenue d’inspiration vaguement militaire et l’allure à la fois provocante et conquérante. On ne lui demandait pas de sortir de Harvard ou d’une quelconque prestigieuse université, au contraire, c’était même déconseillé pour le rôle qu’elle était censée jouer. Il suffisait que chaque G.I. s’imaginât qu’elle serait toute à lui seul, s’il revenait du champ de bataille couvert de gloire. Au début de l’engagement des USA dans la 2ème guerre mondiale, l’inexpérience des combattants américains était telle face aux allemands et aux japonais, que les chiffres de leur effroyable hécatombe n’ont jamais été révélés. Il est resté de nombreuses veuves de papier épinglées sur les murs.
Pin-up girl
Il s’agit de la représentation imagée d’une jeune-femme, dans une pose attirante et sexy, destinée à être épinglée au mur, afin de remonter le moral (à défaut d’autre chose) des troupes américaines au combat. Ce genre, sans prétention artistique, s’est particulièrement développé à partir de la fin 1941, après l’entrée en guerre des USA.
Remède à la mélancolie
Les nostalgiques des voyages aériens vers des contrées aussi lointaines qu’exotiques, peuvent pallier à leur légitime manque, en prenant eux-mêmes les commandes d’un avion dans … leur appartement, confinement oblige. D’abord l’avion, un jouet, même petit, fait l’affaire, à défaut en fabriquer un en papier. Et puis la tenue d’aviateur, indispensable pour avoir toutes les sensations d’un pionnier de l’air. Tee-shirt, bermuda, tongs, pantoufles ou babouches sont à proscrire. La touche finale est donnée par l’écharpe qui virevolte dans les courants d’air et parachève le côté chevalier du ciel. Ensuite il n’y a plus qu’à s’élancer, en émettant un mélodieux bourdonnement, tout en tenant l’aéroplane à bout de bras et en lui faisant effectuer de savantes acrobaties à chaque changement de direction ou pour éviter un obstacle. Vous ferez, à coup sûr, d’intéressantes découvertes. Évidement, si vous tombez sur « Le traité de la fiscalité foncière dans les anciennes possessions cléricales, à l’époque de la Régence », servant à caler l’armoire normande que vous a offerte votre belle-mère pour votre mariage, il vaut mieux vous laisser assommer par le vénérable meuble.