Il l’avait trouvée par hasard dans une modeste boutique du quartier Yanaka de Tôkyô. C’était un vieux modèle Toshiba, complètement obsolète, qui datait de l’époque où les machines robotisées ne fonctionnaient pas avec des algorithmes. Il fallait régler manuellement les sélecteurs iconiques instables et capricieux. Le résultat était très aléatoire, mais il n’avait pas le choix, car la saison touristique allait bientôt commencer. Et afin d’éviter la faillite, il fallait qu’il approvisionne sa galerie en images rétro pour essayer de séduire la clientèle chinoise. Bien sûr ce n’était plus de l’art, mais il y avait longtemps qu’on n’en produisait plus.