Le soleil se couche. Les étoiles glissent sur le ciel de la nuit. Bien loin clignote une lueur. C’est une autre fusée qui arrive, laissant un sillage rouge dans l’espace. Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits. Comme une haleine dans une gorge de pierre. Là-haut j’aperçois les froides étoiles de la nuit et celles du matin. J’aperçois aussi le soleil et parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment pourrais-je dire ce que je suis quand moi-même je l’ignore?
J’attends – c’est tout.
Ray Bradbury – Les machines à bonheur