Les studios américains viennent – une fois de plus – de nous infliger un indigeste avatar cinématographique de science-fiction. Déjà le titre Blade runner qui se traduit littéralement par coureur de lame donc totalement abscons (et je reste poli) alors que c’était Blatte Hunter, c’est-à-dire chasseur de blatte, ce qui est déjà tout un programme. Et puis l’histoire incohérente où dans un futur proche et évidemment apocalyptique, on voit des types mal rasés (c’est peut-être pour ça qu’ils sont coureurs de lame… de rasoir évidemment), vêtus de manteaux élimés et qui à coup de parabellums s’efforcent d’éliminer ceux qu’ils soupçonnent d’être des androïdes donc pas vraiment humains. Et comme ils ne visent pas très bien, ils démolissent le décor, déjà pas folichon au début et qui se transforme en une gigantesque décharge de ferrailleur. En plus ça se complique et devient franchement œdipien, car comme les éliminateurs sont peut-être aussi non-humains que les éliminés, le chasseur de blatte risque de tuer son blatte de père. Bonjour l’angoisse! Résultat, à la sortie du cinéma, on regarde son voisin en se demandant s’il n’est pas lui aussi une blatte. Bref plutôt que de gaspiller votre argent pour voir ça, un conseil procurez-vous plutôt le petit opuscule pour exterminer les blattes Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? de Philip K. Dick qui fumait la moquette et en est mort car elle était pleine de blattes.