Musée imaginaire

« Peindre sans détours », c’est le titre de l’exposition Gabrielle Münter, en ce moment au Musée d’Art Moderne de Paris. Le titre est assez original, mais ne correspond pas à la réalité de l’œuvre picturale, objectivement plutôt médiocre. Car les détours et surtout les contours ne manquent pas. Et tant qu’à faire, les proportions du tableau ne correspondent pas non plus. Aucune importance, c’est I-MA-GI-NAI-RE.

Tableaux d’expositions

Ce sommaire, mais pas si archaïque, appareil photo Kodak Bull’s Eye, datant de 1898-1900, appartenait à l’artiste expressionniste allemande Gabriele Münter (1877-1962), dont l’œuvre (objectivement pas exceptionnelle) fait actuellement l’objet d’une exposition au Musée d’Art Moderne de Paris. La visite de plusieurs expositions dans la capitale, a montré que la grande majorité des visiteurs ne regarde plus directement les tableaux, mais seulement à travers les écrans de leurs téléphones portables. Ce qui vaut des scènes surréalistes, créant d’autres expositions à l’intérieur des expositions.

Couleur rouge

Gardien à l’entrée de l’exposition David Hockney, en ce moment à la Fondation Louis Vuitton à Paris. Il était baraqué et, comme ses autres collègues, très élégant, ce qui contrastait avec les visiteurs, lesquels avaient l’air de sortir d’un sèche-linge sans être passés au repassage.

La créature extraterrestre

Cette très étrange – pour ne pas dire inquiétante – bestiole est un phasme, comme j’ai eu la surprise de le capturer dans le jardin de la maison familiale, quand j’étais enfant. En ce temps-là (finalement pas si lointain), nous étions chasseurs d’insectes pour le compte de notre père, entomologiste et collectionneur qui, en cas de prise intéressante, nous récompensait d’une prime de quelques dizaines de centimes de francs, proportionnelle à l’intérêt (esthétique ou scientifique) de la bestiole. La prise du phasme, m’avait alors valu une bonne prime. Les phasmes comptent plus de 2000 espèces dans le monde, aujourd’hui localisées essentiellement sous les tropiques où ils sont appréciés comme animaux de compagnie.

Le spationaute

Poussé par les vents solaires, le vaisseau d’exploration dérivait entre les planètes. Protégé par sa capsule de cristal, le voyageur commençait à apercevoir, au-delà de la grand’ voile, la petite boule de la Terre, d’où il était parti plusieurs siècles auparavant.

Il viendra des pluies douces

« Quelque part dans les murs, des relais cliquetaient. Des mémofils glissaient sous des yeux électroniques. Huit heures une, tic-tac, huit heures une, à l’école, au travail, vite, vite, huit heures une. Mais nulle porte ne claqua, nul tapis ne reçut l’empreinte molle de talons de caoutchouc. Dehors, il pleuvait. Le chantepluie sur la porte d’entrée fredonnait doucement : Il pleut, il pleut, partez d’ici… bottes et caoutchoucs, aujourd’hui… Et la pluie, en écho, crépitait sur la maison vide. »

Ray Bradbury

Les longues années

« Chaque fois que le vent se levait dans le ciel, lui et sa petite famille rentraient s’asseoir dans la hutte de pierre et réchauffaient leurs mains au-dessus d’un feu de bois. Le vent fouettait les eaux du canal, emportait presque les étoiles, mais il restait assis, calmement, et parlait à sa femme, et sa femme lui répondait, et il parlait à ses deux filles et à son fils des jours anciens sur Terre, et tous répondaient plaisamment. »

Ray Bradbury