Il y avait plusieurs jours que le vieux cargo traversait lentement la mer des Sargasses, en frayant péniblement son chemin dans l’onde encombrée d’algues. À bord, les rares passagers déprimés tuaient le temps dans d’interminables parties de cartes arrosées d’alcools frelatés que le capitaine vendait à prix d’or. De plus toute conversation étant interdite avec l’équipage exclusivement philippin, il n’y avait donc aucune possibilité de distraction. Et avec ça, le temps jusque là maussade, commençait à se faire menaçant.