Un été dans l’île

Il était arrivé en milieu d’après-midi par le bateau, ce qui n’est ni surprenant ni original pour aller dans une île. Cela aurait pu être par avion ou à la nage, mais par avion c’est trop près et à la nage trop loin. Une fois débarqué, il avait dû continuer à pied le long des plages en direction de son lieu d’hébergement. Dans le ciel des nuages de crème chantilly caressaient lentement le tapis herbeux recouvrant le haut des falaises.

Changement de cap

Dans le domaine créatif, rien n’est jamais définitif, mais quand on ne s’amuse plus, il vaut mieux passer à autre chose en essayant, modestement, de ne pas démériter. Après huit années d’activité, notre dessinateur, après un été très occupé mais artistiquement improductif, a décidé de ranger son crayon et de ressortir son appareil photo. Toutefois nous préférons prévenir nos lecteurs, le matériel n’étant pas récent, cela risque d’être flou.

Retour aux sources

Nous en avons déjà parlé, mais comme l’a si bien exprimé le poète Horace : « Bis repetitat placent » (les choses répétées plaisent) ou plus précisément certaines plaisent toujours. C’est le cas d’Alfred Stieglitz, visionnaire passionné aux multiples talents (grand photographe, éditeur inspiré, écrivain doué, organisateur d’expositions de photo et d’art moderne) digne de l’universalité des hommes de la Renaissance. La revue Camera Work fut créée par Stieglitz qui apporta les fonds, assura la direction, se chargea du graphisme et choisit lui-même les auteurs, photographes et artistes qui figuraient dans les colonnes. La revue qui parut de 1903 à 1917, grâce à l’énergie inflexible et à la détermination inébranlable de son créateur, reste aujourd’hui encore, la référence artistique de la photographie du début du XX ième siècle. J’ai eu la chance d’avoir un maître qui ne l’avait pas oublié et qui a su nous le transmettre.