Jockey désabusé

Dans sa jeunesse, il avait connu une phénoménale période de gloire, mais avec le temps il avait irrémédiablement déçu les propriétaires de chevaux, les entraîneurs et surtout les turfistes. Aujourd’hui, en souvenir de son glorieux passé, on lui confiait encore, dans des courses sans prestige, quelques chevaux, mais c’étaient des tocards.

La patronne

Il avait réservé par internet et n’avait donc eu aucun contact direct avec la propriétaire de la maison, dont il s’était imaginé qu’il s’agissait d’une veuve d’un âge respectable. Il fut donc très agréablement surpris, lorsqu’en fin d’après-midi elle rentra de la plage, légèrement vêtue. Et quelques lignes d’un conte de Maupassant lui revinrent en mémoire.

« Mme (Huissier) avait quarante ans environ (…). Elle avait une poitrine superbe, la gaillarde, ferme, blanche et grasse, un peu grosse peut-être, mais tentante à faire passer des frissons dans le dos. »

Son séjour dans l’île se présentait sous les meilleurs auspices.

Dans la place

En son absence, la propriétaire lui avait laissé la porte ouverte et des instructions pour s’installer. Il s’est engagé dans l’escalier plutôt vétuste, afin de gagner sa chambre au dernier étage. Le soleil qui était revenu, donnait un air de gaieté à l’antique demeure.

La Maison Huissier

On l’avait prévenu, même en cette période de l’année, le temps dans l’archipel était extrêmement changeant. Et quand il est arrivé à la maison, il finissait de tomber une pluie de grêlons. La vieille demeure est apparue assez lugubre. Il s’est alors souvenu qu’en anglais, « huissier » se disait « usher » et il a pensé à Edgar Poe, un de ses écrivains préférés.