Basculement

Elle voulait montrer qu’elle n’avait pas froid sur cette plage du pays basque où les rares pékins égarés étaient vêtus de manteaux ou de combinaisons étanches. Qu’elle ait froid ou pas, ce qui m’intéressait c’était sa plastique séduisante et sa foulée de cheval qui billardait. La frontière espagnole n’était pas loin.

Savoir

Elle savait que nous la regardions, sachant qu’elle le savait. Mais il n’y avait rien d’autre à faire car la mer était très dangereuse avec des rouleaux qui vous entraînaient au large et dans quelques heures un avion nous emporterait au loin. Alors nous regardions.

Entre deux étages

Au rez-de-chaussée il y avait un bureau dont les machines à écrire ne cessaient de cliqueter et au deuxième il y avait une flûtiste qui répétait toute la journée en s’accompagnant d’un métronome et en battant du pied. Pour habiter entre les deux, il fallait avoir l’oreille musicale ou être sourd.

Enfin de retour

« Por fin estoy de vuelta – Cruzé el rio debajo las nubes – Cruzé el invierno en la luz – Por fin estoy de vuelta y en los labios tengo la musica extrana de un angel – Por fin estoy de vuelta ajeno a mi mismo y sereno ».

« Me voici enfin de retour – J’ai traversé le fleuve sous les nuages – J’ai traversé l’hiver dans la lumière – Me voici enfin de retour avec sur les lèvres cette musique d’ange si étrange – Me voici enfin de retour étranger à moi-même et apaisé ».

Chanson de pèlerins sur l’antique chemin de St-Jacques-de-Compostelle