La plage imaginaire

Ce n’est pas la plage de Palavas… les-Flots qui, au grand dam de ses habitants, n’est plus fréquentée que par des émules des Bidochon et des Tuche. C’est la plage mythique hollywoodienne du cinéma américain des années 1940/50. Quand des actrices sophistiquées comme par exemple, Joan Crawford, Ingrid Bergman et/ou Lana Turner sortaient de l’eau pour se jeter dans les bras de Gary Cooper, Kirk Douglas et/ou Burt Lancaster (excusez du peu). C’était cousu de fils blancs, mais cela faisait rêver.

Ça bulle !

Une autre image de naïade sportive, toujours lors d’une sélection pour un championnat de France. À l’époque où j’ai pris ces photos, le public n’était pas hypercontrôlé, ni canalisé dans des espaces restreints et strictement délimités. Avec un gros appareil photo en bandoulière, on passait facilement pour un professionnel et on pouvait ainsi se balader tranquillement dans les coulisses et faire toutes les photos qu’on voulait, sans être poursuivi à cause du fantaisiste « droit à l’image » ou du supposé « respect de l’intégrité féminine ». Si j’avais pu imaginer comment aujourd’hui ça tournerait, j’aurais engrangé encore plus de photos.

Intermède aquatique

Une naïade sportive récupère dans le bassin olympique, lors d’une sélection pour un championnat de France. C’est la deuxième version d’une ancienne image, cette fois-ci sans artifice numérique. L’effet « humide » a été obtenu à l’aquarelle sur du papier ordinaire qui s’est déformé. Aussi simple que ça.

Le grand déchirement

Il s’agit de la version posthume du célèbre tableau « La Bataille d’Alexandre » d’Albrecht Altdorfer (1480 – 1538), dont l’original se trouve à la Alte Pinakotekh de Munich. Ici le maître de Ratisbonne a réussi à donner une image de l’infini du paysage « géographique », qui était strictement délimité par le cadrage spatial, à la Renaissance. L’association de la précision du dessin avec la richesse des modulations chromatiques, en fait un incontestable chef-d’œuvre intemporel.

Ndlr – La rédaction n’est pas responsable des considérations artistiques, fumeuses et absconses, qui ont été « pompées » dans un livre d’art, dont on se demande qui peut avoir le courage de le lire ça.

Fragonarde

Joli mot inventé par Colette pour désigner une jeune femme sensuelle, avec des rondeurs, telle que Fragonard les a peintes dans ses tableaux libertins et ses scènes galantes.

« Qu’elles étaient pulpeuses et lascives, nos fragonardes d’une nuit, d’un été ou d’une année ! (…) Un dernier coup d’œil, avant de tirer la porte, sur les draps chiffonnés à la Fragonard… »

Bernard Pivot

By Jove !

Par ce juron très britannique, le célèbre professeur Philip Mortimer, héros de BD bien connu, qui ici a ôté sa perruque et sa fausse barbe, exprime sa surprise emphatique, coincé qu’il est sous la plume de son auteur qui vient de succomber brutalement d’une crise cardiaque, en s’effondrant sur la table à dessin. Ce sera d’ailleurs le dernier dessin authentique de la fameuse série. Cette expression, qui est née en Angleterre à la fin du 14ème siècle, se réfère à Jupiter, la planète et le dieu romain. Une manière de dire « Mon Dieu » ou « Bon Dieu », sans blasphémer le Dieu chrétien.

Vénus anadyomène 2

Tout aussi convaincant, ce coquillage et ces lignes habilement dessinées sur le sable blanc de « la plage abandonnée ».

« Coquillages et crustacés – Qui l’eût cru déplorent la perte de l’été – Qui depuis s’en est allé – On a rangé les vacances – Dans des valises en carton – Et c’est triste quand on pense à la saison – Du soleil et des chansons. »

Les paroles étaient assez simplettes, mais chanté par Brigitte Bardot, cela reste extrêmement suggestif et inoubliable.