Le Mont-Ventoux, ce « géant de Provence », est une montagne unique, à la fois inquiétante et sacrée. Il faut être allé à son sommet pour le comprendre. J’ai tenté son ascension en vélo, depuis Sault, c’est beaucoup moins dur que depuis Malaucène ou Bédoin, mais j’ai dû renoncer à cause d’une défaillance de freins. Je l’ai descendu en VTT, par les pierriers et les sentiers de forêt. Et je l’ai monté en raquettes à neige en hiver. Chaque fois, je me suis senti minuscule sur ce géant endormi, aux réactions imprévisibles. Ici, il s’agit d’une estampe de l’immense dessinateur et graveur japonais, Hokusai qui, à la fin de sa vie, se mit au vélo et envisagea d’escalader le Ventoux, mais ses forces déclinantes ne lui permirent pas d’atteindre le sommet et plutôt que de se faire hara-kiri, il réalisa cette estampe, digne de sa célèbre série « Les 36 vues du mont Fuji ».