En français, commère vient du latin cum mater: « avec la mère » qui a donné commater: « marraine », c’est-à-dire une personne proche de la famille et qui, comme telle, pouvait donc parler librement. En anglais, l’origine est similaire, gossip vient du vieil anglais godsibb qui veut dire parrain/marraine, donc un ami de la famille. Depuis le mot a évolué dans un sens péjoratif. Un récent article anthropologique paru dans le très sérieux journal anglais « The Economist », explique que la pratique du commérage, a-priori peu recommandable, sinon malveillante, a un rôle important dans le développement du lien social. Le commérage permet en effet de donner la parole à ceux qui en sont privés, et qui peuvent ainsi dévaloriser la réputation de ceux qui sont indéboulonnables au sommet de la hiérarchie sociale. Ceux qui, noblement, s’abstiennent de cancaner, semblent manquer de sentiment de camaraderie. Theresa May l’ancienne Premier Ministre britannique, déclarait fièrement qu’elle n’était pas de ces personnes qui rapportent des ragots lors des déjeuners. Tous ceux qui ont déjeuné avec elle l’ont confirmé, mais ils ont aussi ajouté que c’était affreusement ennuyeux. C’est peut-être la cause de son échec aux négociations du Brexit. Alors, si vous avez des commérages croustillants sur notre classe politique et ses thuriféraires, n’hésitez pas à nous en faire profiter.