« Pourtant que la montagne est belle – Comment peut-on imaginer – En voyant un vol d’hirondelles – Que l’automne vient d’arriver. »
Le refrain de cette célèbre chanson de Jean Ferrat, datant du siècle dernier, mérite aujourd’hui un nécessaire rafraîchissement. D’abord « pourtant », ça arrive sans prévenir, comme un cheveu sur la soupe, on supprime. Et puis « la montagne est belle », c’est une évidence, pour ne pas dire un pléonasme, la montagne est toujours belle, donc on supprime « est belle ». Ensuite « comment peut-on imaginer », là ça frise le non-sens, on imagine avec son imagination et on ne se pose pas la question du comment, re-donc phrase inutile, que l’on supprime. Après, l’auteur veut nous persuader que « en voyant un vol d’hirondelles », ce qui est une impossibilité car à la montagne, il n’y a pas d’hirondelle, il y a des aigles, des choucas, des loups, des ours, des chamois, des bouquetins, des vaches, des moutons etc… mais des hirondelles, il n’y en a pas , on supprime donc toute la phrase. Enfin « l’automne vient d’arriver », pourquoi vient-il d’arriver et non de partir ? phrase compliquée et incompréhensible pour l’auditeur moyen, dont les capacités cognitives se sont fortement réduites depuis que ses neurones sont perfusées aux SMS, on est donc contraint de supprimer. Il reste finalement, « la montagne », ce qui fait, quand même, un joli refrain, compréhensible et appréciable par tous, y compris les populations issues des quartiers difficiles, que l’on aurait tort d’oublier.