Image trompeuse

Ce magnifique bouquet qui embellit mon modeste intérieur, aurait pu ce jour-là, inciter à penser que l’hiver terminé laissait loyalement sa place au printemps. Que nenni, le redoutable général hiver s’est réveillé et pas qu’un peu ! La neige a enseveli la petite ville de M… (autoproclamée la surdouée) qui a été paralysée pendant deux jours. L’exemple de la débandade générale a été donné par les pléthoriques employés municipaux qui se sont enfuis les premiers et, avec la bénédiction du maire, sont restés terrés chez eux pendant trois jours. Il leur fallait bien au moins un jour pour se remettre de leurs émotions. Voilà une information qui ne manquera pas de réjouir le personnel des hôpitaux, qui lui a travaillé pendant 48h sans interruption.

Chef-d’œuvre posthume

La presse s’est récemment faite l’écho de la découverte dans les ruines du mazet – voué à la démolition – qu’avait autrefois occupé,  Paul Cézanne sur les pentes de la montagne Ste-Victoire, d’une de ses natures mortes, jusqu’alors considérée comme mythique, le fameux Hareng à l’assiette bleue. L’œuvre qui vient d’être restaurée (elle avait en effet reçu un malencontreux coup de pelle mécanique) est en tous points admirable. On y reconnait la fulgurante simplicité du dessin et la transfiguration chromatique des sensations visuelles qui marquent le génie du maître d’Aix-en-Provence. A coup sûr, l’énigmatique sourire du Hareng devrait rapidement dépasser en notoriété celui de la Joconde.

Madame Dimanche

C’est son mari qui l’avait surnommée ainsi, car elle ne lui accordait que ce jour-là pour accomplir son devoir conjugal. Le reste de la semaine, elle était absorbée par sa vie professionnelle et empêchée par des migraines rédhibitoires. Photographe amateur à ses heures, il était surtout un grand collectionneur d’appareils photo. Cette image de son épouse (consentante?) a été prise avec l’un des fleurons de sa collection, un appareil-espion Minox qui malgré la très petite taille du négatif (8×11 mm), permet d’apprécier la beauté de Madame et de comprendre la frustration de Monsieur.

La croisière

A la proue du navire, Catherine guette l’apparition de la terre à l’horizon. Heureusement la mer était calme. Ceux qui ne sont pas daltoniens, auront vu qu’on n’est pas sur l’atlantique, le pacifique, la baltique ou même la manche mais bien sur la méditerranée au bleu inimitable.

La vache noire

Grotte de Lascaux, âge entre 17000 et 18000 ans. Cette figure qui a une longueur de 2,15 m, démontre la maîtrise exceptionnelle des artistes de cette époque lointaine que les scientifiques ont dénommée le Magdalénien ancien. Par charité, on ne parlera  pas des artistes d’aujourd’hui.

Un maître du passé

L’abbé Henri Breuil (1877-1961), prêtre catholique et préhistorien français, surnommé le pape de la Préhistoire. Il s’est illustré par ses contributions fondamentales à la classification des industries paléolithiques et à l’étude de l’art pariétal préhistorique. Remarquable dessinateur, il réalisa de fidèles relevés des gravures et de magnifiques copies des peintures pariétales de la région franco-cantabrique (Altamira, Lascaux, Font-de-Gaude, Rouffignac, etc). Son ouvrage majeur 400 siècles d’art pariétal, qui est l’aboutissement de plus de 700 jours d’études sous terre, lui conféra une autorité mondiale.

Haïku ou presque

Feuilles de bambou sans la tige, qui avec sa longueur de  2 m, ne pouvait entrer dans le scanner. Un maître japonais de l’art calligraphique, aurait sûrement – après une gesticulation appropriée et quelques cris gutturaux pour se mettre en forme – réalisé une image subliminale propre à réveiller les consciences endormies des occidentaux enclavés dans leurs smartphones.