Ça avait mal commencé ou plutôt, c’était la continuité de la poisse. Le Météor 1 s’était écrasé au décollage, le 2 avait explosé en plein vol, le 3 avait disparu au-delà du système solaire. Et voilà que cet abruti de pilote avait confondu météor avec météorite et s’était planté comme un malade dans le sol de la planète rouge. A sa décharge, il faut dire qu’avant il était cycliste acrobate dans un cirque et n’était devenu pilote remplaçant que parce que le titulaire avait dû être écarté juste avant le départ à cause d’une chaude-pisse carabinée, attrapée en jouant au futur héros de la conquête martienne auprès du personnel féminin de la base dont, sans vergogne,il avait usé et abusé. On ne pouvait pas décemment risquer de refiler la chaude-pisse aux martiens. Le regrettable précédent de la décimation des indiens d’Amérique par les maladies vénériennes, apportées par les conquérants hispaniques et les puritains anglo-saxons, était encore dans toutes les mémoires. Bref, on avait atteint Mars, mais le Météor 4, fleuron de la technologie aérospatiale, n’était plus qu’un tas de ferraille et n’avait aucune chance de pouvoir repartir.